lundi 24 décembre 2012

Noël est différent pour tous.





Extrait d'un journal intime daté du 25 décembre, dans les années 80.
Journal trouvé par hasard après le décès de sa rédactrice.


- Je constate que cette année serait la pire de ma vie, pourtant il y a plus de dix ans je perdais un fils et deux ans plus tard j'en perdais un autre.
Cette année a été celle d'une santé en déclin, ma maladie, les traitements, la perte de mon travail, les rayons, l'opération, la peur de perdre la vie, de perdre mes fils...

J'envisageais un peu de joie suite aux derniers mots du Professeur Schwartzenberg : Madame, vous êtes guérie du Cancer, nous avons réussi. Vous avez gagné.
Schwartzenberg, il utilise toujours les mots tels qu'ils sont. 
Je pensais que le dernier trimestre serait celui de moments heureux avec mes fils, un peu de bonheur dans cette année pleine de chagrins et de malheurs.
En sortant de l'hôpital je découvre ce qu'est le quotidien de ma famille pendant que j'étais "coincée" là bas.
"Monsieur" a perdu son emploi, s'occuper des garçons, les visites à l'hopital, les visites chez les médecins.
A la veille de Noël le constat est difficile, l'électricité coupée, plus de frigo, ça amuse les enfants de vivre à la bougie, mais comment cuisiner, comment se chauffer.
En rentrant un soir on a découvert la porte fracturée, un cambriolage ? Non, car les meubles ne sont plus là, mais la vaisselle est posé en pile sur le sol, pas de casse. La salle à manger est vide. Sur ordre d'un Huissier, les déménageurs ont emporté tout ce que la loi doit leur permettre. Il reste la table de la cuisine et les tabourets.   

Ce Noël, un repas de fête dans de belles assiettes de famille. Une boîte de raviolis en conserve réchauffée sur un réchaud à gaz. Ni sapin, ni déco, ni cadeaux.
Retenir ses larmes durant tout le repas, voir les enfants avec le sourire, comment font ils ?
  
Sortir de l'immeuble le 25 au matin. Découvrir une montagne de cartons, de papiers d'emballage, avoir le coeur serré, n'avoir rien pu acheter pour les garçons.
- Maman pourquoi tu pleures ?
- Vous savez... Vous avez été gentils c'est pas pour ça qu'on a pas eu de cadeaux cette année...
- Mais Maman... On l'a eu notre cadeau, on avait demandé que tu sortes de l'hôpital. Pour le père Noël on a compris. Des fois vous pouvez des fois vous pouvez pas.

Comme un barrage qui rompt d'un coup... Les larmes... S'effondrer dans la neige... 
Je me suis réveillée dans ma chambre, encore une perte de connaissance que les médecins n'expliquent pas.
J'ai pris mon journal et j'ai écrit une nouvelle fois et pendant ce temps, le grand montre au petit comment fabriquer un télephone avec des trucs récupérés, je ne sais même pas où il a appris ça...
Je m'en veux... Je m'en veux tellement de les faire grandir si vite...
Me pardonneront ils un jour ?
 ”


On peut ne pas aimer les fêtes de fin d'année. Pour certains ce sont de mauvais souvenirs. Mais ce n'est pas une raison pour "détester" Noël. Pas une raison pour gâcher la joie et l'ambiance de fête des autres.
Noël n'est pas joyeux pour tous, pour des tas de raisons possibles.
Le réveillon n'a pas forcément été celui qu'on vous raconte. Les enfants n'ont pas toujours reçu les jouets qu'ils ont imaginé et qu'ils s'inventent pour quand même discuter dans la cour de récréation.
Même si cette semaine 52 dans l'année vous remémore de mauvais souvenirs, efforcez vous d'essayer d'en faire un moment de joie avec ceux que vous pouvez.
J'ai des fils et c'est uniquement pour eux que je vis cette soirée différemment de ce que je vivais avant.



jeudi 1 novembre 2012

Pensée de la Toussaint


Nous sommes beaucoup à faire une erreur, à se dire qu'on aime forcément nos parents, nos enfants, nos frères, nos soeurs...
On le sait, on se le dit, c'est acquis, on se dit qu'ils le savent...
A tel point qu'on leur dit trop rarement à quel point on tient à eux.
A quel point on les aime.

Je ne vais jamais voir mes proches dans un cimetière, j'y vais une seule fois, les regarder descendre sous terre et je les garde avec moi. Chacun ses croyances, à chacun de gérer les absences.

Depuis toujours je me moquais de ta façon de parler à nos ancêtres, de faire tourner les tables.
Egoïstement depuis six ans j'espère que tout ça était vrai et que tu vois enfin comme je t'aimais...

Je ne t'ai jamais pardonné avant que tu partes et je le regrette...
Tu me manques Mum...

mercredi 5 septembre 2012

La RATP débarque sur Twitter




Le 3 septembre, la RATP a annoncé la création de comptes Twitter dédiés aux lignes 1, 4, 12 et 13 du métro.



Hier, le 4, Lise PRESSAC (@lisepressac) a demandé si nous, utilisateurs de Twitter, allions suivre ces comptes.
J'ai levé la main et elle m'a proposé d'en parler lors de l'émission "Des clics et des Claques" #DCDC le soir même à l'antenne de Europe1.



@GentilChanoir
Je suis l'excellent Cédric GENTIL (@gentilchanoir), conducteur de RER A. Il nous communique beaucoup d'informations sur le fonctionnement des RER. Son compte twitter ainsi que son blog "Mesdames et Messieurs votre attention s'il vous plaît" sont à suivre les yeux fermés !




@QuoiMaLigne
Je suis aussi le compte (@quoimaligne) qui permet d'obtenir des informations sur l'ensemble du réseau RER/METRO. C'est quasiment un réseau social d'alertes sur l'ensemble des transports Parisiens.



La RATP
La RATP ne pouvait pas ignorer la demande des utilisateurs pour ce genre de service. Une recherche sur twitter, portant sur les comptes contenant le mot RATP retournant beaucoup de résultats. L'activité sur @quoimaligne ou les comptes équivalents étant assez importante. La régie a aussi depuis bien longtemps commencé à informer ses clients par divers canaux (Téléphone, internet, Alertes SMS...).
C'est donc naturel de la voir arriver sur Twitter.

J'ai reçu cette annonce avec un "Super ! Mais...".

Super ! Car les informations devraient logiquement émaner de la source, idéalement de la régulation de traffic. Là où @quoimaligne diffuse des annonces des usagers.

Les informations devraient être ciblées et ne parler que des lignes de Métro, là où @quoimaligne dérape de temps en temps à retweeter tout et n'importe quoi contenant le hashtag #qml.
(Je n'ai que peu d'intérêt à lire sur #qml la photo d'une personne au goût vestimentaire mis en avant par un #FashionPolice et ce type de tweet passe parfois sur #qml).

Super car ça rentre dans la démarche de transparence de la RATP comme ils l'ont montré avec leur initiative  ratp.fr - Open Data.

Mais... J'ai peur que les informations soient triées, filtrées, lissées, présentées joliment, retirer le côté "brut et temps réel" et c'est là que @quoimaligne est gagnant, aura tout intérêt à rester actif !
Ces comptes seront complémentaires je pense et je trouve dommage de voir des tweets ce matin opposant les deux idées.

Espérons aussi que les personnes derrière ces comptes comprennent vraiment le fonctionnement de Twitter. Après avoir annoncé les comptes nous les trouvions en profil privé (cadenas) et personne ne pouvait s'y inscrire. Des habitués de Twitter n'auraient pas commis cette erreur.

Dans l'idéal, j'aimerais avoir un service aussi réactif que @quoimaligne, aussi sérieux que @gentilchanoir et avec des informations émanant des conducteurs et de la régulation RATP. Suis-je trop exigeant ?



Aujourd'hui ces comptes sont accessibles et ont commencé à vivre. Souhaitons leur bonne chance.
J'espère que la RATP ne se trompera pas, que ces comptes ne serviront pas à donner une bonne image d'elle même avec beaucoup de Tweets "Le traffic est normal" comme nous venons de voir dans nos TL.



Anecdote, des petits malins ont enregistré les comptes Twitter prévus pour les autres lignes du Métro. D'ailleurs Métro, le journal cette fois, en a fait un petit article ironique La RATP rate son arrivee sur Twitter






Comptes Twitter ou sites cités dans ce billet :
@lisepressac
@quoimaligne
@gentilchanoir et son blog Mesdames et Messieurs votre attention s'il vous plaît
@GroupeRATP
@Ligne1_RATP
@Ligne4_RATP
@Ligne12_RATP
@Ligne13_RATP

dimanche 3 juin 2012

Fête des mères


Aujourd'hui c'est la fête des mères.
Je n'ai AUCUN souvenir heureux avec la mienne.
Chaque fois que je repense à elle je la vois triste, une cigarette en main, un mug de café froid près d'elle.
Sa vie je ne la souhaite à aucune femme, hommes violents ou alcooliques, décès de plusieurs enfants, un cancer à moins de trente ans, à une époque où ce mot faisait bien plus peur qu'aujourd'hui.
Elle a gagné sur la maladie mais n'a jamais eu la fille qu'elle souhaitait, elle n'a plus eu de vie professionnelle pourtant si jeune.

Je lui dois tout, les traits de mon visage, mon sale caractère, ma répartie...
A tel point que certains de la famille on du mal à me voir tellement on se ressemble.

Il y a six ans je portais ton cercueil et ma femme portait mon premier fils que tu n'as pas connu.
Il y a six ans j'arrivais pas à lâcher une larme, je n'arrive pas à les arrêter aujourd'hui...

Mon dernier souvenir de toi restera cette plaque cuivrée à ton nom "1955-2006"

samedi 12 mai 2012

Je vous ai déjà parlé d'Emile ?


Je (Snip') suis dans une nouvelle ville depuis deux mois, j'ai été me promener et je suis repassé dans un endroit que j'ai connu il y a bien longtemps. C'est amusant de revoir son quartier une fois adulte, ce qui a changé, les noms de rues, les immeubles, les têtes. Ce qui ne change pas ce sont les scènes, ces fillettes qui jouent à la corde à sauter. Ces hommes qui réparent une voiture sur le parking. Cette voiture de Police qui fait sa ronde, les regards de deux populations qui ne se comprennent pas vraiment. Ce garçon qui fonce sur son vélo ou cet autre garçon qui est assis sur un banc qui regardait les nuages pendant dix minutes. Ce garçon aux nuages m'a fait penser à Emile, je vous ai jamais parlé de lui je crois.

Emile, un petit bonhomme que j'ai connu, pour cette histoire il avait huit ou neuf ans et rentrait de l'école. 
Essoufflé après avoir monté les escaliers, à cause de l'ascenseur constamment en panne, Emile rentre chez lui, pose son cartable, retire manteau et chaussures. Personne pour lui dire bonjour, c'est le premier arrivé, c'est la première fois. Dans le salon pas de Maman, pas de goûter sur la table, à la place la photo d'un bébé qu'il ne connait pas et un post-it collé dessus "Je vous aime tous. Pardon".

Emile va jouer, personne n'est là il fait rebondir une superballe en caoutchouc partout sur les murs, les portes, ça fait du bruit, beaucoup et ça l'amuse, personne pour lui dire d'arrêter à cause des voisins. La balle entre dans la chambre des parents, il va la chercher et voit Mum' allongée dans son lit.
        - Mum' ? Mum' ? Tu dors ?

Il fait le tour dur lit pour la voir et marche sur des bonbons. Il parle à sa mère, il veut qu'elle se réveille, il a faim il voudrait son goûter. Elle ne se réveille pas, ne veut pas lui parler, Emile s'énerve et tape du pied au sol et c'est là qu'il remarque que les bonbons n'en étaient pas.

Le sol est recouvert de boites, de plaquettes vides. Un jour, son Papa lui a dit "Si un jour ça va pas, que tu sais pas quoi faire, tu prends un téléphone et tu fais le numéro de mon travail". Son Papa est pompier, on est au début des années 80, les numéros de téléphone n'ont que sept chiffres. Ce numéro Emile savait pas pourquoi mais c'était devenu une sorte de chanson à la maison, on disait toujours "On fait le trois trois trois huit quatre neuf rond, on prend le téléphone et on fait le 3338490".

Après avoir sonné il entend la voix de son Papa, il lui raconte, son père lui dit qu'il va faire venir les pompiers, avec les camions rouges et la sirène qu'il faut pas avoir peur. Il lui dit aussi qu'il va lui donner quelqu'un au téléphone et il devra répondre à toutes ses questions. C'est comme ça qu'Emile a passé dix minutes avec son premier médecin régulateur, à faire le compte de ce qu'il y avait au sol, estimer le nombre de comprimés avalés avant que Mum' se mette au lit en pleurant.

Ça a sonne à la porte, puis ça a été très vite, beaucoup de copains de Papa étaient là, un monsieur avec un gros casque avait un talkie en main et lui a fait parler à Papa. Tout le monde est parti à l'hôpital...

Lavage d'estomac, charbon actif, entrevue avec le psy...
Un docteur qui est venu tapoter la tête d'Emile en lui disant "Tu sais que tu es un grand toi ? T'es plus un enfant hein".
Il croyait pas si bien dire.
Première TS familiale, il y en aura d'autres, beaucoup d'autres des plus dures, des plus violentes. Mais celle là c'était la première et quelque part elle a fait grandir un enfant bien trop vite.

Le bébé sur la photo, Emile apprendra que c'est son grand frère, un enfant mort bien trop tôt et c'est ce qui rend Mum' triste si souvent, surtout en janvier à la date où on devrait fêter ça avec un gâteau et des bougies. Emile est le plus grand de la famille, ça ne devrait pas être le cas. Emile apprend aussi qu'il porte le prénom qu'avait aussi ce frère. Ça doit pas être facile pour une maman, d'appeler tous les jours son fils et penser à l'aîné qui n'est plus là.

C'était une histoire d'Emile, malheureusement il y en a des dizaines, des centaines, je ne sais pas si je parlerais de nouveau de lui ou pas. Je ne sais pas pourquoi aujourd'hui contrairement à toutes les fois où j'écris à son sujet j'ai décidé de ne pas effacer le message à la fin, mais d'appuyer sur [Publier]

jeudi 22 mars 2012

Quand Twitter me dérange


Ce billet est écrit à chaud, je ne pense même pas le relire, un tweet est trop court pour exprimer ce que j'ai sur le coeur.

Des fois Twitter, ou ce que vous en faites me plait, des fois moins, des jours comme aujourd'hui ça me dérange carrément.

Il est midi et depuis quelques minutes défilent les annonces de décès de Mohamed Merah.
"Neutralisé par le RAID alors qu'il s'enfuyait de son appartement avec une AK47".

En vrac, une avalanche de tweets en tous genres :

- Les blagues pour retrouver les autres Mohamed sur Twitter ou Facebook
- Les personnes qui veulent déjà en faire un martyr
- Les blagues sur les vierges qu'il va retrouver
- Les moralisateurs sur l'exécution sommaire dirigée par un état policier
- Le débat sur la peine de mort
- Les tentatives de chopper un bon jeu de mot pour récoler des RT et tenter le toptweet
- Toutes les conneries au sujet des journalistes qui ont meublé l'antenne avec du vent depuis 2 jours

Je suis surpris que personne ne ce soit jeté sur Wikipedia pour commencer la nécrologie de cet illustre inconnu il y a 48H.

Cet inconnu c'est lui :
Mohamed Merah

Ses victimes :
Une de Libération du 21-03-2012

Il aurait pu se rendre sans histoire, ça n'a pas été le cas. La fin est tragique, je dis pas que c'est ce qu'il fallait ou non je n'ai même pas d'avis sur la question. Ce n'est pas le sujet...

Aujourd'hui je découvre twitter comme un charognard, le moindre tweet débile pour tenter un jeu de mot, faire rire ou se faire RT...

Il y a eu huit morts dans cette histoire, 3 attentats, 3 policiers blessés dans l'exercice de leur fonction.
Beaucoup de personnes vont pleurer toutes ces personnes. Même ce M. Merah, sa mère, ses amis, sa famille...

J'ai pas envie d'une minute de silence mais j'ai juste une pensée pour eux.
J'ai perdu des proches cette semaine, je sais que ce n'est pas facile et ça l'est surement encore moins pour les personnes citées ci-dessus.

Dans 24H vous aurez oublié vos blagues en tweets. Dans 24h ils auront toujours un manque dans leur entourage.

Je pense que 99% de ma TL se fout de mon avis mais je vous fais des bisous quand même.